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  • camilleamblard

La Turquie (1/4) : nos premiers coups de pédales sur le continent asiatique

Dernière mise à jour : 7 juil. 2023

La Turquie, ce pays à la superficie d’une fois et demi la France méritera plusieurs articles.

C’est le deuxième pays après la Chine dans lequel nous passerons le plus de temps durant notre voyage et le programme est chargé : vélo, randonnée, grande ville, parc nationaux , ascension de la montagne sacrée Ararat, lac salé et j’en passe.


Nos premiers tours de roues dans ce pays si différent se fait par la frontière Grecque. Nous faisons un bref passage de 50km en Grèce pour éviter la route principale bien trop fréquentée par les voitures. Après avoir été invités par un charmant monsieur à déguster des petits gâteaux aux olives sur une terrasse de café dans un petit village grec de 500 âmes, nous nous dirigeons enfin vers cette frontière miniature qui nous fait quitter l’Europe par la petite porte. « Enfin c’est ce que nous pensions».



Nous laissons derrière nous un petit préfabriqué qui fait office de douane Grecque pour ensuite serpenter entre des barbelés vers la douane turque. Le décor change brutalement : Nous nous retrouvons face à une douane ultra moderne avec de nombreux postes frontières. Quelques minutes après s’être fait brièvement palper les sacoches et tamponner les passeports, nous nous retrouvons sur une deux fois deux voies toute neuve et complètement vide qui file en direction d’Edirne. Nous comprenons vite la folie des grandeurs du President en place et sa volonté de rendre accessible chaque coins de son pays. Nous allons devoir prendre l’habitude de rouler sur la bande d’arrêt d’urgence de routes qui s’apparentent à des autoroutes.

Nous pouvons dire que le décor change brutalement par rapports aux autres pays d’Europe : Les minarets à perte de vue dans tous les moindres villages, des mosquées plus grandes les unes que les autres dans tous les quartiers de chaque ville, de la nourriture de rue à profusion…



Dans l’Ouest de la Turquie  nous avons un peu le sentiment d’être dans la Beauce française. Pour ceux qui ne connaissent pas, ceux sont des champs de cultures à perte de vue sur des centaines de kilomètres. Le terrain est assez valloné et nous pouvons voir à plus de 50kms devant nous, ce n’est pas forcément le rêve des cyclistes mais les kilomètres défilent vite.

Dès notre premier soir, nous avons l’occasion de tester l’hospitalité Turque. A peine arrivés dans la ville de Havsa, un monsieur ouvre la fenêtre de sa voiture pour nous donner du pain. Le ton est donné, la Turquie est très accueillante. La nuit tombant, ce monsieur nous guide vers un parc du centre ville pour poser notre tente : des robinets, de la pelouse verte, pas de bruit, c’est validé nous posons notre barda ici pour ce soir. « Enfin, c’est ce que nous croyons » Un saut à la banque pour retirer des devises locales, un petit tour à l’épicerie pour acheter le repas du soir, à peine installés nous vivons notre premier appel à la prière dans tous les hauts parleurs de la ville. Nous devons avouer que c’est assez troublant au début.

Après avoir savouré notre premier repas turc cuit avec notre réchaud, les jeunes de la ville ont décidé de se réunir dans le parc avec leurs scooters, ce n’est pas la meilleure façon de se reposer. La solution de repli est de partir à 21h30 chercher un lieu plus tranquille pour dormir. Quoi de mieux que d’adopter la technique largement rodée depuis le début de notre voyage? Taper à une porte pour s’inviter! La mission n’a pas été compliquée. A la première porte nous rencontrons Mustafa qui nous propose même de dormir dans le salon. Sa femme nous prépare notre deuxième dîner. Il n’était pas question de refuser un repas traditionnel.



La suite de l’aventure Turque nous met vraiment en confiance : Aucun sentiment d’insécurité, une bienveillance générale et une générosité omniprésente.


Après 2 jours dans le pays, nous faisons une halte dans la Cycling academy de Lulenburgaz. C’est un lieu financé par l’état qui a pour vocation de démocratiser le vélo. Des dizaines de deux roues sont à disposition pour les jeunes de la ville. Ce lieu accueille également gratuitement les cyclotouristes de passage et leurs permet de dormir, faire une lessive ou encore faire de la mécanique sur place. C’est comme une auberge de jeunesse de cyclistes. Certains restent ici une semaine. Après un mois de vélo, cela nous fait plaisir d’échanger et de partager des informations avec des voyageurs. Ce jour là nous étions 4 binômes : 2 français et 2 allemands, Original non?!



Après une nuit réparatrice il était temps de reprendre la route sur nos vélos tout propres et bien réglés en direction d’Istanbul.


Notre premier gros arrêt du voyage sera à Istanbul, cette ville de 20 millions d’habitants entre deux continents mérite une visite approfondie. L’idée de reposer nos jambes pendant ces 6 jours s’envole vite. Nous parcourrons environ 20kms quotidiennement pour être sûr de ne pas rater une miette des dizaines de quartiers de cette mégalopole.

Cette ville aux 3000 mosquées traversée par le Bosphore nous impressionne. En cette période de Ramadan, les traditions conservatrices se mêlent à la jeunesse émancipée de la religion, à la tombée de la nuit, les terrasses se remplissent pour fêter la fin du jeûne .

Nous pouvons vraiment sentir les ambiances différentes entre les quartiers mais ce qui les réunit tous est bien l’amour des chats. Les félins sont vénérés et respectés par tout les Stambouilotes. Les chats sont rarement domestiques, ils appartiennent à des quartiers et sont nourris par les habitants, des niches sont à disposition dans tous les angles de rue. C’est au bord du Bosphore que nos amis à moustache aiment flâner des heures dans l’attente d’un petit cadeau des pêcheurs.



Cette pose est l’occasion de découvrir des spécialités culinaires locales. Nous sommes friands du célèbre Kavalthi « petit déjeuner en turc » : ce repas peut se manger à toute heure de la journée et est composé  d’une multitude de petits plats sucré salé. Il pourrait être comparé au Brunch chez les Anglo-saxons. Pour notre part, nous le prenons vers 13h en guise de repas du midi. On y déguste des pains et brioches, des confitures en tout genre : sésame, coing, noix, prunes, du miel encore dans ses alvéoles. On y retrouve également une sorte d’omelette mélangée à de la farine, des fromages en tout genre bref, une abondance de nourriture qui nous permet de tenir la journée entière.



Il était tout de même dur de résister aux multiples tentations des vendeurs ambulants qui proposent toute la journée des petites pâtisseries, pains, thés ou encore des plats chauds de rue type Durum (sandwich de viande et légume dans une fine galette) ou kofte (Boulette de viande d’agneau).



Ce qui est bien avec le voyage en vélo, c’est que nous pouvons manger ce qui nous fait plaisir sans culpabiliser. Nous avons frôlé la crise de foie à tester toutes les sortes de Baklava ou encore les Izmir Bomba (chausson de pâte remplie de Chocolat fondant). Heureusement que le fameux çaï est là pour faire digérer. Je crois que çaï est bien le premier mot turc à être rentré dans notre vocabulaire.  Tout au long du parcours, nous sommes sollicité environ 20 fois par jour pour se faire offrir ce fameux thé. Le thé noir turc est cuit et infusé dans une théière sur une flamme nue. Nous comprenons vite l’importance du thé dans la vie des Turcs. Cela représente un vrai lien social : en plus d’être bon, il est prétexte pour se réunir et discuter de longues heures assis sur des mini chaises de 30cm de haut.



Il était impossible de quitter Istanbul sans aller se faire enlever les peaux mortes dans un bain turc. Nous souhaitons vivre une expérience authentique, l’option choisi est donc de se diriger vers un petit hamam de quartier plutôt que d’aller dans les usines à touristes ultra occidentalisées. Avec Camille, nos chemins se séparent devant les deux portes d’entrée de ce bâtiment multicentenaire. Et oui, les bains traditionnels pratiqués par les locaux ne sont pas mixtes.

Nous avons nous deux adorés l’expérience, il a déjà fallu comprendre les demandes de nos interlocuteurs. Tout est très ritualisé : nettoyage au gant rugueux et à l’huile d’olive puis le shampoing puis le repos dans des salles chaudes et humides et enfin le rinçage allongé sur des surfaces en marbre.



Notre séjour à Istanbul nous a permis de visiter les lieux emblématiques : la citerne basilique datant de l'époque romaine, le palais Topkapi (le palace de l'empire Ottoman), la mosquée Aya Sofia, le Grand Bazar, l'incontournable ballade sur le Bosphore, le bazar aux épices, le cimetière Pierre Loti et on en passe ...


Après 6 jours de pose citadine, il est temps de quitter le tumulte pour retrouver les campagnes désertes, c’est avec plaisir que nous enfourchons nos meilleurs compagnons du voyage : à nous la conquête de l’est!!





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